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Yonne Altermondialiste
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8 décembre 2007

retour par le Vénézuela

Après quelques années de sommeil, Orion revient décocher ses flèches : un personnage, un événement épinglé.

Pour inaugurer la rubrique sur Yonne Altermondialiste, à tout seigneur, tout honneur :

Hugo Chavez!

Ainsi, le président de la république du Vénézuela a enregistré un camouflet suite au rejet de son projet de réforme constitutionnelle par le peuple. Le résultat: 51 % contre. Pour sûr, personne ne se remettrait d'un tel désaveu avec une telle avance : 1% !!!

Imaginons un instant le résultat inverse.

On aurait parlé de fraude électorale, de déni de démocratie. On aurait souligné, comme on l'a fait avant le référendum, que le président pourrait se représenter indéfiniment. Voilà, en effet, une atteinte grave au principe de démocratie. Ce n'est pas chez nous qu'un président pourrait effectuer plusieurs mandats sans limite. Si ? Ah bon... En tous cas, ce n'est pas chez nous, qu'un président pourrait mettre la main sur les médias audiovisuels. Si ? On ne peut pas dire ça quand même. Autrefois, le président de la république nommait les PDG des groupes audiovisuels de l'Etat et des groupes dans lesquels il avait une participation (CLT/RTL, Europe1, RMC, Sud-Radio).

Aujourd'hui, tout ça est privé. Tout au plus, on pourrait remarquer que nombre de PDG entretiennent des relations personnelles avec le chef de l'Etat, que ce dernier fait nommer et révoquer les rédacteurs en chef de la presse écrite : il n'y a pas si longtemps de Paris-Match et, il y a quinze jours, des Echos. Mais, ce n'est pas comparable. Le pire, c'est que le président Chavez puisse faire main basse sur la presse en cas de coup d'Etat.

S'il avait réussi son coup aucun chef d'Etat n'aurait eu autant de pouvoirs que Chavez. Si ? Il existerait un pays où le chef de l'Etat a des pouvoirs, qu'il peut les prendre tous en cas de nécessité ou de danger -comme le prévoyait la réforme au Vénézuela -, qu'il est le chef des armées, qu'il peut dissoudre la chambre basse. Non, voyons, ça ne se peut pas. En tous cas, on ne verrait pas ça en France. La presse veille.

 

Hugo Chavez dérange beaucoup de monde. On préfère nettement un dictateur qui détourne les revenus du pétrole et maintient le peuple dans le besoin que quelqu'un qui l'utilise pour financer un vrai programme de santé et d'éducation. Curieusement, la presse vaguement de gauche est la plus critique.

On entretient des relations privilégiées avec l'ALgérie dont la jeunesse ne nourrit que le seul espoir d'obtenir un visa pour la France. Demain, on déroulera le tapis rouge pour le colonel Kadhafi qui prend des infirmières en otage pendant plusieurs années et qui aide des pirates de l'air à faire sauter des avions en vol. Quand on fait mine de menacer l'un de ces dictateurs, il se trouve une autre puissance pour prendre le relais illico. Qu'on se souvienne d'Omar Bongo, incité à investir les revenus de son pétrole plutôt que de les garder pour lui. Pourtant, ça ne serait pas trop difficile de faire bien vivre une population de moins d'un million d'habitants...

Ne parlons même pas de la Chine qui, dans un silence presque absolu a réussi à anéantir le peuple tibétain, aujourd'hui minoritaire dans son pays, en voie d'assimilation, d'occidentalisation forcée.

Non, l'horreur absolue, c'est Chavez !

Curieusement, le président vénézuelien est critiqué uniquement pour sa politique intérieure et pour partager la manne pétrolière avec les plus démunis. En revanche, on entend peu de voix pour critiquer son rapprochement avec le président Amadinedjab de l'Iran, le dictateur coréen et autres personnages de cet acabit. C'est que, dans ces cas, on n'est pas sûr de faire beaucoup mieux. Voir plus haut. Quant à partager entre tous les revenus de l'énergie, on voit plutôt le contraire ici vu que l'on privatise ce qui nous appartient et l'on augmente les tarifs pour rattraper ceux du marché. En fait, on n'a pas vraiment entendu les consommateurs se plaindre qu'ils étaient trop bas avant.

Heureusement, il y a une justice immanente. Chavez a perdu son plébiscite et avec un tel score, il ne s'en remettra pas. Aucun chef d'Etat ne peut survivre à un référendum perdu. Même un ministre de l'Intérieur ne pourrait pas survivre à un référendum perdu dans une seule région. Sa carrière politique serait brisée définitivement.

Oui, la morale est sauve. Gloire à l'héroïque peuple vénézuelien qui a su repousser la tentation de son président de se présenter pour la troisième fois !

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