Réforme des retraites : résignation et désinformation

Réponse à Gilles Balbastre  http://altermondyonne.canalblog.com/archives/2010/06/12/18260083.html

et à http://altermondyonne.canalblog.com/archives/2010/06/12/18260046.html

En effet, les temps ont changé. Le monde a changé. De toute évidence, les personnalités qui en appellent à regarder les changements ne les ont pas perçu eux-mêmes.

Pour eux, le comble de la ringardise, c’est la grève, les manifestations, la défense des acquis sociaux. Les médias, ainsi que souligné dans un précédent article, abondent dans ce sens. En cela, ils participent à la désinformation décrite par Orwell dans 1984.

Le monde a changé en ce sens que, jamais nous n’avons connu de transformation de l’ampleur de celles que nous connaissons aujourd’hui. Depuis la seconde guerre mondiale, des machines de plus en plus puissantes allègent le travail de l’Homme ; et c’est un bien. Les ordinateurs effectuent des tâches diverses, multiples et compliquées en quelques secondes quand, il y a peu, il fallait des services entiers mobilisés pendant plusieurs heures. Là encore, c’est un bien. Jamais non plus il n’y a eu autant de monde sur terre, grâce, notamment, aux progrès de l’hygiène et de la médecine et c’est encore un bien. Seulement, sept milliard de personnes ne peuvent pas êtres occupées au travail quand la masse de travail a diminué à ce point. Oui, le monde change et il faut en tenir compte.

Alors, les solutions préconisées pour renflouer les caisses de retraites par la droite et ses éditorialistes féaux ne tiennent absolument pas compte de ces changements. Ce ne sont que des recettes d’autrefois, avec des données d’autrefois, des variables d’autrefois à peine adaptées à la réalité d’hier. Ce n’est pas en faisant travailler plus longtemps (pendant la semaine et au cours d’une vie) les salariés qu’on va régler le problème d’une population active en baisse et qui connaît le chômage, la précarité, l’allongement de la vie. Toutes ces données sont contradictoires. Cela saute aux yeux, pourtant. Les solutions avancées par le gouvernement sont celles qu’on aurait pu appliquer dans les années 1960 en période de plein emploi, d’expansion et avec une base démographique jeune. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Quant aux médias, il faut rappeler que, lassés par les journées d’action de 2009 (et peut-être inspirés par l’agacement du gouvernement), ils avaient laissé entendre que le Premier Mai n’avait pas rassemblé beaucoup de monde. Dès lors, impossible de continuer les mobilisations de peur de passer pour d’indécrottables ringards. Cette année, les organisations syndicales partaient avec un handicap : paraître démodées en appelant à la mobilisation de tous. Les médias n’ont cessé de minorer les mobilisations. Celle de juin, en pleine période d’examens, en plein début des petits boulots pour les jeunes, en pleine préparation des vacances risque d’être moins réussie d’autant que, même en cas de succès, il n’y aura plus beaucoup de jours de commentaires avant les programmes de vacances. Ce n’est pas une raison. Nous appellerons, ici, à rejoindre les manifestations aussitôt connus les horaires et le parcours.