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Yonne Altermondialiste
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12 novembre 2010

Poursuivre la lutte en réalisant l’indispensable unité de la gauche de gauche

Point n’est besoin de démontrer la nécessité absolue de chasser la doite en 2012. Avec Sarkozy – mais ce serait la même chose avec Copé ou un autre – ce ne sont pas seulement les acquis sociaux arrachés au patronat depuis plus de cent ans qui sont démantelés, c’est la démocratie qui régresse, ce sont les pratiques mafieuses qui sont érigées en mode de gouvernement, c’est le racisme d’Etat qui se met en place, c’est la France qui cesse d’être elle-même.

La conviction extrêmement forte d’un pouvoir injuste, au service exclusif de la toute petite minorité des puissants, est aujourd’hui partagée par une très grande majorité des habitants de notre pays et le désir de chasser Sarkozy l’emporte très nettement. Mais le changement d’une personne par une autre ne suffit pas. Il faut être en capacité d’obtenir un changement de politique.

Est-il besoin de rappeler que le PS n’offre pas une véritable alternative à la droite, ni sur le plan financier, économique et social, ni sur celui de la démocratie. Parce qu’il a contribué à leur élaboration, le PS ne remet absolument pas en cause les lois nationales et les traités européens qui favorisent la dérégulation financière, qui organisent la destruction des services publics, qui démantèlent le droit du travail, qui réduisent les libertés de toutes et de tous et l’égalité entre tous les êtres humains, qui dégradent l’Etat de droit.

Le PS, ce n’est pas seulement Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, le soutien à la réforme Sarkozy/Fillon des retraites, le patron des plans de destruction des programmes sociaux. Le PS, c’est aussi Pascal Lamy, le directeur général de l’OMC, un intime d’Aubry, le patron de la dérégulation mondiale. Le PS d’Aubry, c’est le PS du « oui » à une Europe de la concurrence de tous contre tous, « oui » à une Europe du démantèlement des services publics », « oui » à une Europe dont les experts imposent partout la rigueur et l’austérité, « oui » à une Europe qui traduit en directives les exigences des banquiers et des hommes d’affaires, « oui » à une Europe qui vide de son contenu la souveraineté populaire. A un Sarkobrun, le PS n’oppose qu’un(e) Sarkorose.

Sommes-nous dès lors condamnés à subir une même politique dictée par les mêmes intérêts particuliers ?

Sommes-nous incapables de contrer le capitalisme avec une utopie alternative supérieure à celle qui nous submerge ?

Sommes-nous incapables de concevoir un projet alternatif, démocratique, social et écologique, crédible et applicable ?

Sommes-nous incapables de rassembler sur un tel projet ?

Depuis 2005, la , celle qui ne se résigne pas à la dictature de l’aristocratie de l’argent, échoue à se rassembler et à s’unir. Echec aux présidentielles de 2007, échec aux européennes de 2009, échec aux régionales de 2010.

Ne serait-il pas temps de tirer les leçons de nos échecs dont nous partageons toutes et tous, d’une manière ou d’une autre, la responsabilité ? Soit parce que nous avons développé de mauvaises analyses, soit parce que nous sommes trop attachés à nos couleurs, soit parce que nous croyons être les seuls à avoir raison.

Nous manifestons notre incapacité à regarder ensemble dans la même direction et nous nous comportons comme si, chacun dans notre petit cercle, nous étions en mesure de présenter seuls aux femmes et aux hommes de notre pays le grand projet qui changera la donne à gauche et, par voie de conséquence, en France.

N’est-il pas temps, ici et maintenant, alors qu’un puissant mouvement social attend le prolongement politique de sa contestation, alors que des échéances approchent, de faire le bilan de nos échecs depuis 2005 ?

N’est-il pas tant de donner un peu d’espoir à toute cette souffrance qui grandit de plus en plus et qui regarde l’avenir avec désespoir ?

Leurs souffrances ne valent-elles pas mieux que nos boutiques ?

Pourtant, l’attente est grande à la base, dans l’opinion publique, mais aussi dans chacune de nos chapelles.

Pourtant la nécessité est là qui devrait nous contraindre.

Aux dernières régionales, il s’est trouvé, en Limousin, une démonstration éclatante que l’union est possible et qu’elle porte ses fruits. Le , le PG, le , les Alternatifs, la FASE, les Objecteurs de croissance, des syndicalistes et des altermondialistes, tous ensemble derrière un projet (et non derrière un d’entre-eux), ont frisé les 20% au deuxième tour.

N’est-il pas temps que l’exception limousine devienne la règle nationale ?

On le sait, dans ce processus, beaucoup dépend des trois premières formations de la liste précitée. Deux d’entre elles, le PG du 19 au 21 novembre et le du 10 au 12 décembre, vont tenir congrès. Comme leurs partenaires de l’alliance limousine, toutes deux ont manifesté, au cours des semaines de luttes contre la casse des retraites, l’indispensable cohérence avec le mouvement social. Toutes deux ont traduit en termes politiques les exigences d’un peuple qui souffre.

Est-ce trop leur demander que toutes deux prennent, à l’occasion de leur congrès, l’engagement de poursuivre au plan politique, avec les autres composantes de la , l’unité qu’elles ont manifesté dans la rue ? Et de montrer que les leçons des échecs passés ont été entendues en proposant une alliance sur le modèle limousin pour les cantonales de mars 2011 partout en France.

Si on veut réussir 2012 au sens où un succès de la rassemblée empêcherait le PS de soutenir les politiques d’un(e) Sarkorose, il faut créer une dynamique. Et de ce point de vue, face au défi énorme que représente une telle ambition, les cantonales peuvent constituer un bon début.

Avec l’écrasante majorité de celles et de ceux qui ne vivent que de leur travail, nous avons immensément besoin, à gauche, que quelque chose bouge au plan politique. La cacophonie du PS tout au long du combat contre la privatisation programmée des retraites a confirmé qu’il n’y a rien à attendre de cette « gauche »-là. Dans le prolongement des luttes qu’il faut poursuivre, commençons à préparer une vraie alternative politique susceptible de changer la donne à gauche.

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