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Yonne Altermondialiste
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24 novembre 2010

NOTRE LANGAGE N’EST PLUS UN INSTRUMENT DE LIBERATION

mardi 23 novembre 2010 (11h34)

5 commentaires

Herbert_Marcuse_25ef4

de HIMALOVE

En 1968, un philosophe, aujourd’hui, oublié, Herbert MARCUSE, nous mettait en garde : nous ne pourrons bientôt plus critiquer le capitalisme, parce que nous n’aurons plus, dans notre « arsenal », les mots pour le désigner négativement.

Trente plus tard, la prophétie se révèle juste : le capitalisme se nomme, « développement » (les réformistes proposent l’adjectif « durable » pour signifier la chose irréversible voire désirable).

L’exploitation de l’homme s’appelle « gestion des ressources humaines » et la domination d’une minorité d’exploiteurs sur le plus grand nombre, « démocratie » ou « partenariat ».

Les guerres lointaines sont des « opérations chirurgicales » et les morts, tués par des missiles, fabriqués par nos ouvriers de chez Thalès, des « dommages collatéraux ».

C’est le règne de l’euphémisme et de la politesse envers l’impérialisme, rebaptisé « le village global », un « politique » qui en montrerait bruyamment la fausseté ou les nuisances serait traité de « populiste »...

Cependant dans les pays réduits à être, selon l’expression anglo-saxonne, des «failed states », la mince pellicule de civilisation que porte notre langage vole en éclats.

Les forces d’occupation qui accompagnent les mots de l’Occident perdent leur flegme britannique : on traite tout indigène, vitupérant contre le système, comme un « taliban » ou un membre d’Alquaida.

Aucune précaution oratoire n’est prise avec les hommes, femmes, enfants, qui ne partagent pas notre langue commune.

En plus des bombes, provenant de notre économie, que l’on déverse sur leurs villages, par milliers de tonnes, on piétine leurs corps de mensonges.

La chose pourrait être contenu derrière un mur de propagande mais le sang des afghans, irakiens, africains coule sous nos portes...

Cette sinistre politique coloniale vient, aujourd’hui, éclabousser nos préfectures et mairies où le ministère de l’Intérieur maltraite l’étranger.

Incapable de gagner la guerre chez eux, on se venge sur le réfugié dans ce qu’il a de plus intime.

La langue qui nous sert à régler nos conflits discrimine ceux et celles qui demandent des cartes de séjour.

On exige non seulement leur soumission mais qu’ils singent le comportement des Blancs les plus serviles.

Ci-joint le lexique des mots du pouvoir que l’étranger et le prolétaire doivent apprendre par cœur pour survivre, en terre riche et hostile.

PDF - 486.8 ko

De : himalove
mardi 23 novembre 2010

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