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Yonne Altermondialiste
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26 janvier 2013

Bolivie : les enfants qui travaillent ont leur syndicat

Dans un pays gangrené par la pauvreté, un enfant sur trois travaille. Un syndicat défend leur droits, tout en insistant sur l'éducation.

Le Point.fr - Publié le 25/01/2013 à 15:58

http://www.lepoint.fr/monde/bolivie-les-enfants-qui-travaillent-ont-leur-syndicat-25-01-2013-1620238_24.php

De notre correspondant en Argentine, Olivier Ubertalli

Le teint mat et la casquette bleue sur les yeux, le jeune Rodrigo Medrano Calle n'a pas sa langue dans sa poche. À 14 ans, il est déjà l'un des leaders de l'Union des enfants et adolescents travailleurs de Bolivie (Unatsbo). "J'ai connu la rue et aujourd'hui je milite au syndicat pour défendre les droits de mes compañeros", explique-t-il. Cireur de chaussures, assistant de conducteur de bus..., Rodrigo a commencé à travailler à neuf ans. Les soirs de week-end, après l'école, il est désormais vendeur ambulant de cigarettes et de chewing-gums dans les rues de La Paz. Il gagne cinq euros par nuit de travail.

Dans une Bolivie gangrenée par la misère et parsemée de petites exploitations agricoles, les enfants aident souvent leur famille dès le plus jeune âge. Ils sont environ 850 000 à travailler, selon l'Unicef, soit un enfant sur trois. Leur syndicat, l'Unatsbo, compte plusieurs milliers de membres.

Sortir des beaux discours

Le phénomène des syndicats d'enfants travailleurs s'étend d'ailleurs à toute l'Amérique latine, du Paraguay jusqu'au Guatemala. "C'est une forme d'autodéfense des enfants travailleurs, qui ne bénéficient d'aucune protection de l'État", remarque Luz Rivera, conseiller adulte pour l'Unatsbo à Potosí. "Beaucoup sont exploités car ils sont dans un vide juridique. L'État et l'Organisation internationale du travail doivent sortir des beaux discours sur l'éradication du travail des enfants, qui ne correspondent pas à la réalité économique bolivienne", estime-t-elle. Luz remarque par exemple que pour étudier, les orphelins doivent travailler pour acheter leur matériel scolaire. Marco de Gaetano, de l'ONG Progettomondo Mlal, partage ce point de vue : "L'éradication du travail des enfants n'est pas une solution en soi. Il faut le valoriser et aider les enfants-travailleurs à ne pas se sentir exclus de la société."

L'Unatsbo promeut ainsi l'éducation, la gratuité des soins médicaux et réclame notamment un salaire des enfants égal à celui des adultes. La Constitution bolivienne de 2009 promue par le président Evo Morales interdit le "travail forcé et l'exploitation des enfants, mais le travail rémunéré est possible à partir de 14 ans." Mais, toujours au nom du réalisme, le syndicat des enfants réclame un abaissement de l'âge légal à 12 ans afin de mieux protéger les plus jeunes. Il a déjà obtenu plusieurs améliorations. À Potosí, suite à une menace de grève et des négociations, les petits vendeurs de journaux ont arraché une augmentation de salaire.

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