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26 mars 2011

Faire vivre la mémoire du dirigeant historique du PC Brésilien, Luis Carlos Prestes : le « chevalier de l’espérance »

samedi 26 mars 2011 (10h32)

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pc...

par Anita Leocádia Prestes*

Luiz Carlos Prestes est né le 3 janvier 1898, à Porto Alegre (Rio grande do sul), et est décédé le 7 mars 1990, à Rio de Janeiro, à l’âge de 92 ans. Dès sa plus jeune enfance, Prestes a montré de l’indignation vis-à-vis des injustices et de la misère de notre peuple, se montrant préoccupé par la recherche de solutions effectives à la situation déplorable dans laquelle se trouvait la population brésilienne, principalement les travailleurs des champs, avec qui il est rentré en contact pendant la Marche de la Colonne (1924-1927), qui est restée dans l’histoire comme la « Colonne Prestes ». Bien avant de devenir communiste, Prestes était déjà un révolutionnaire. Son adhésion aux idéaux communistes et au mouvement communiste n’ont fait que prouver et confirmer sa vocation révolutionnaire, son engagement définitif dans la lutte pour l’émancipation économique, sociale et politique du peuple brésilien. En tant que révolutionnaire, Prestes était un patriote – un homme qui a consacré sa vie à la lutte pour un Brésil meilleur, pour un Brésil où n’existeraient pas la faim, la misère, l’analphabétisme, la maladie, la mortalité infantile et les autres fléaux qui continuent à toucher notre pays.

La découverte de la théorie marxiste et l’adhésion au communisme représentèrent, pour Preste, la rencontre avec une perspective, qui lui est apparu atteignable, de réalisation des désirs révolutionnaires qu’il avait jusque-là nourri, principalement pendant la Marche de la Colonne. La lutte à laquelle il se résoudra à consacrer sa vie trouvait, sous cette force, une base théorique et un instrument pour la mener – le Parti Communiste. Le Chevalier de l’espérance, une fois convaincu de la justesse des nouveaux idéaux qu’il embrassait, devient également un communiste convaincu et disposé à affronter toute sorte de sacrifices dans la lutte pour les objectifs dressés.

Dans le processus de rapprochement avec le PCB a rompu avec ses anciens camarades – les jeunes militaires rebelles connus comme les « lieutenants » – se positionnant ouvertement en faveur du programme de la « révolution agraire et anti-impérialiste » défini par les communistes brésiliens. Son Manifeste de Mai 1930 marque le début d’une nouvelle phase dans la vie du Chevalier de l’Espérance. A partir de ce moment, Prestes laissera définitivement derrière lui les vieux engagements avec le libéralisme des « lieutenants » et adoptera la voie de la lutte pour les idéaux communistes qui guideront toute sa vie

Pour la première fois dans l’histoire du Brésil, un leader de dimension nationale, la personnalité la plus remarquable du mouvement des lieutenants – sur laquelle avaient misé les élites oligarchiques d’opposition, dans l’espour que le Chevalier de l’Espérance mette son capital politique au service de ses objectifs, acceptant de participer au pouvoir pour mieux les servir – refuse un tel pouvoir, rompant avec les politiques des classes dominantes pour rejoindre les exploités et les opprimés, pour se placer du côté opposé dans la grande tranchée ouverte par le conflit entre les classes dominantes et les dominés, entre exploiteurs et exploités. Prestes prit le parti des opprimés, abandonnant les vassaux des élites compromis avec les détenteurs du pouvoir, n’hésitant jamais devant les grands sacrifices qu’un tel choix supposerait.

Il s’agissait d’un fait inédit, jamais vu au Brésil. Luiz Carlos Prestes, capitaine de l’Armée, qui devint général de la Colonne invaincue, qui fut alors reconnue comme la direction suprême des forces d’opposition au système de pouvoir en place au Brésil jusqu’en 1930, poussé, toutefois, à devenir le leader de la « révolution » des élites oligarchiques, un dirigeant politique fiable pour ces élites, usa de son prestige pour indiquer au peuple brésilien une autre voie – la voie de la lutte pour la réforme agraire radicale et pour l’émancipation national de la domination impérialiste, la voie de la révolution sociale et de la lutte pour le socialisme.

Comme il a toujours été cohérent avec lui-même et avec les idéaux révolutionnaires auxquels il a consacré sa vie, sans jamais incliner vers des intérêts mineurs ou de nature personnelle. Prestes suscita la haine des puissants, qui s’efforcèrent de créer une Histoire officielle déformant tant son parcours politique que l’histoire brésilienne contemporaine.

Même après sa mort, Prestes continue à gêner les puissants, ce qui se vérifie par le fait que sa vie et ses attitudes n’ont cessé d’être attaqués ou/et déformés, avec une insistance apparemment surprenante, quand il s’agit d’un dirigeant de passé, qui n’est plus objet de dispute dans l’espace public. Dans un pays où n’existe pratiquement pas une mémoire historique, où les puissants ont toujours eu la force suffisante pour empêcher que cette mémoire historique soit cultivée, nous avons assisté à un effort subtil, mais constant, développé à travers de puissants et modernes moyens de communication, pour rendre difficile aux nouvelles générations la connaissance de la vie et de la lutte d’hommes comme Luiz Carlos Prestes, dont le passé peut servir d’exemple aux jeunes d’aujourd’hui.

Luiz Carlos Prestes a consacré 70 années de sa vie à la lutte pour un avenir de justice sociale et de liberté pour le peuple brésilien. Luiz Carlos Prestes a été un révolutionnaire, un communiste et un internationaliste, qui n’a jamais vacillé dans la lutte pour les idéaux socialistes et pour la victoire de la révolution socialiste en Brésil et sur notre continent latino-américain. Prestes fut un défenseur conséquent des pays socialistes, mené par l’URSS. Il a toujours été solidaire avec les Révolutions cubaines et nicaraguayennes. L’héritage révolutionnaire de Luiz Carlos Prestes doit être préservé et développé parmi les nouvelles générations de brésiliens et de latino-américains. C’est l’objectif principal de l’Institut Luiz Carlos Prestes () récemment créé à Rio de Janeiro.

*Anita Leocádia Prestes est professeure du Programme d’études doctorales en Histoire Comparée de l’UFRJ (Université fédérale de Rio de Janeiro) et présidente de l’Institut Luiz Carlos Prestes.

L’article a été publié début janvier 2011 par le PCB (Parti communiste brésilien)


De : Solidarité-Internationale-PCF
samedi 26 mars 2011


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