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Yonne Altermondialiste
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15 octobre 2013

La souveraineté alimentaire en question

http://pgpaysaix.fr/2013/10/la-souverainete-alimentaire-en-question/

Les VRP de « l’Agroéconomie » nous expliquent que seul un modèle d’agriculture intensive, délocalisée, consommatrice en kilomètres, et reposant sur les OGM et les semences brevetées peut réussir à vaincre la faim dans le monde, pourtant plusieurs rapports démentent cette thèse.

Au contraire seule une agriculture basée sur la biodiversité et l’agriculture familiale, paysanne et écologique  peut, en réalité, nourrir le monde. Ce n’est pas moi qui le dit mais le résultat d’une étude internationale menée pendant 4 ans par la Banque Mondiale.

Ce rapport a conclu que la production agro-écologique générait, à la fois, des fonds alimentaires et financiers pour les plus pauvres, et  des excédents pour le marché, tout en étant un meilleur garant pour la sécurité alimentaire que la production transgénique. Plusieurs autres rapports, dont celui publié par l’IAASTD (Evaluation alimentaire des Sciences et Technologies Agricoles pour le Développement), publié début 2009, parient pour une production locale, paysanne et familiale et pour la redistribution des terres aux mains des communautés rurales. Ces rapports sont régulièrement refusés par l’agroéconomie et archivés sans suites par cette même Banque Mondiale qui les commandite.

Pour que de telles politiques agricoles soient mises en place, il est nécessaire que les politiques publiques se fassent l’écho de ces demandes et appuient un modèle agricole local et paysan, en promouvant l’accès aux terres pour faciliter l’incorporation des jeunes et des femmes dans ce secteur.

Mais cela serait insuffisant si, en parallèle,  nous laissions de côté la chaine de transformation et de distribution. Nous devons donc veiller à réformer en profondeur la chaine alimentaire dans son ensemble,  spécialement en ce qui concerne la transformation et la distribution, pour rompre avec le monopole de la grande distribution toujours plus âpre au gain qu’à l’intérêt générale.

La construction de la souveraineté alimentaire passe par la garantie donnée aux producteurs de l’accès à la terre, aux semences et aux intrants, et par le refus du rôle des multinationales dans la chaine alimentaire.

Nous devons donc proposer et développer une politique agraire  soutenable tant au niveau environnemental que social, qui défende surtout les intérêts écologiques, agraires et sanitaires face aux intérêts du capital. Nous devons par conséquent revenir à nos revendications historiques qui consistent à dire que les aliments sont un droit humain fondamental, et de fait, protégés des spéculateurs.

Pour cela nous devons travailler à garantir l’accès aux moyens de production par les salariés eux-mêmes. Nous devrons alors nous appuyer sur les modèles de distribution en circuits courts qui rendent possible une agriculture de proximité et, de fait, une transformation des matières premières régies en conséquence. Ce n’est qu’ainsi que nous arriverons à une redistribution plus juste pour les producteurs comme pour l’ensemble des professionnels de la chaine alimentaire. L’agro écologie comme pari pour le maintien de nos champs et le coopératisme et l’économie sociale comme base du système économique.

Une telle politique, nous le voyons, ne peut être fragmentaire, elle doit embrasser l’ensemble de la chaine, de l’agriculture elle-même jusqu’à la distribution en passant par la transformation. Elle seule permettra la nécessaire revitalisation des zones horticoles qui encerclent nos villes, et minimisera le temps et la consommation d’énergie dans les transports, en recherchant une société moins petro-dépendante qui permette de nous adapter à la crise énergétique qui s’annonce.

Nous  proposons, alors, comme cadre général à l’élaboration d’une telle politique, la récupération de l’usage social du sol, par la mise à disposition du patrimoine publique (les moyens de productions) à la classe ouvrière pour la création d’emplois.

Nous devons entamer la construction d’un modèle de développement qui, non seulement repose sur la socialisation des moyens de production-distribution-consommation, mais qui socialise également la prise de décisions, par l’implication des consommateurs dans le développement et la mise en pratique de propositions de développement économique qui garantissent le maintien sur le territoire de manière solidaire dans l’espace et le temps, sans compromettre les ressources pour les générations prochaines et sans générer de dynamiques d’appauvrissement ou de spoliation des autres régions du monde.

Les Grands Moulins Maurel sont, en la matière, l’exemple même de ce dont le business agroalimentaire est capable pour accumuler encore et toujours plus de profits. Venir en aide aux salariés des Grands Moulins Maurel en lutte, c’est, comme dans le cas de nos camarades de Fralib, œuvrer à la mise en place du modèle économique et social que nous préconisons. Les luttes politiques et sociales s’alimenter les une les autres, ici l’exemple est flagrant.

José-Angel

Lire d’autres articles sur le sujet :

Les Grands Moulins Maurel en lutte par Hélène Le Cacheux, membre du Bureau national du PG et miltante d’Aix en Provence
Meunier, tu dors ? par jean-Philippe Vaz militant PG de Marseille

 

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